Sophrodélène
Sophrologue à Longjumeau, Épinay sur Orge, Orsay et Paris-Saclay
Sophrologue à Longjumeau, Épinay sur Orge, Orsay et Paris-Saclay

Sophrologie et effet placebo


Il était à la une du Science&VIe du mois d'Octobre. En lisant l'article de Marie-Catherine Mérat, la ressemblance, entre les mécanismes décrits et ceux utilisés en sophrologie, m'a tout de suite frappée.

Qu'est-ce que "l'effet placebo" ?

C’est l’effet d’une substance neutre, donnée à la place d’un traitement thérapeutique. Le placebo se montre efficace parce que le patient est convaincu de son efficacité, il est renforcé aussi lorsque le thérapeute en est convaincu lui-même.

L’efficacité du placebo varie en fonction des affections, de 15%, à 30% en moyenne voire, 60 à 70% dans certains cas (migraines et dépressions).

Des mécanismes biologiques derrière l'Effet Placebo

Grâce à l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont pu montrer comment des zones du cerveau s’activent ou au contraire ralentissent leur activité sous l’effet placebo, notamment

  • le cortex préfrontal, impliqué dans le contrôle de soi,
  • l'amygdale, gestion des émotions, 
  • le cortex cingulaire, perception de la douleur.

Depuis des dizaines d’années des travaux ont précisé les mécanismes neurophysiologiques de l’effet placebo : libération d’endorphines mais aussi d’endocannabinoïdes (qui se fixent sur les mêmes récepteurs que la substance active du cannabis), de la dopamine (neurotransmetteur impliqué dans la recherche du plaisir). Il provoque aussi la réduction de la concentration de prostaglandines, substances impliquées dans la régulation de la pression artérielle, des mécanismes inflammatoires, de la constriction des bronches…

L’effet placebo  agit donc sur la douleur, mais aussi sur d’autres pathologies : asthme, stress, anxiété, dépression, troubles cardio-vasculaires, maladie de Parkinson…

On peut distinguer différents effets placebo

  • L’effet placebo conscient : il correspond à l’attente consciente du patient vis-à-vis du traitement. Il est stimulé par la motivation du patient et sa confiance en son thérapeute  Des expériences ont montré que cet effet placebo conscient est lié à l’activation forte du cortex préfrontal, impliqué dans le contrôle cognitif, la conscience de soi et de son environnement. D’ailleurs, lorsque le cortex préfrontal est lésé, cet effet conscient du placebo n’existe plus. C’est le cas des malades d’Alzheimer.
  • L’effet placebo inconscient : il est provoqué par une forme de conditionnement. Fabrizio Benedetti (université de Turin) a démontré qu’après des injections répétées d’un antimigraineux, l’injection dans les mêmes conditions d’un placebo a les mêmes effets physiologiques (baisse du cortisol), y compris si le patient  est averti de la nature même du placebo. Il a été montré que tout le rituel autour de l’administration d’un médicament contribue au conditionnement du corps.

Placebo répondeurs

Certains d’entre nous seraient plus réceptifs que d’autres. Cette meilleure réceptivité pourrait être liée à une plus grande connectivité dans le cortex préfrontal, à des traits de personnalités (empathie, optimiste, suggestibilité), et même génétique. Cependant tous ces paramètres sont aussi influencés par l’environnement. Il est donc possible, par l’apprentissage, de rendre un non-répondeur, placebo-répondeur.

Vers une autre manière de soigner ?

Les chercheurs préconisent d’inclure les placebos dans les protocoles de traitement. Ils imaginent des plaquettes de médicaments mêlant médicaments réels et placebos. L’efficacité s’appuierait à la fois sur l’effet placebo conscient (attente du patient) et sur l’effet placebo inconscient (conditionnement).  Ce nouveau paradigme serait l’occasion de baisser les doses de médicaments, limiter les effets secondaires, limiter les coûts, inclure le patient et le rendre en partie aussi acteur.

Et la sophrologie dans tout ça ?

On retrouve en sophrologie des mécanismes similaires à l’effet placebo : zones cérébrales mises en jeu, attente du patient, confiance dans le soignant, suggestion intérieure ou extérieure.

Force du discours

Le sophrologue va proposer un certains nombres d’exercices au patient avec des intentions ciblées pour chacun (par exemple « ramener le calme à soi »), exercices qui vont l’aider à atteindre l’objectif qu’il s’est donner (par exemple « retrouver la sérénité au travail »). L’engagement du sophrologue, la force des intentions données dans ces exercices de sophrologie, le ton employé vont contribuer à l’appropriation des exercices par le patient. Ainsi souvent en fin de séance, le sophrologue entendra son patient dire « oui, cet exercice-là,  je l’aime bien, il me parle, je le referai. »

La sophrologie utilise les mêmes outils que l’hypnose et la médiation

Dans ces techniques, les zones cérébrales mise en jeu sont les mêmes que dans l’effet placebo, cortex cérébral (contrôle de soi), amygdale (gestion des émotions) ou cortex cingulaire (perception de la douleur).

Attente du patient

Lorsque le patient vient consulter, le sophrologue définit avec lui un objectif thérapeutique, il l’aide à clarifier son attente vis-à-vis de la sophrologie. La verbalisation d'un objectif par le patient est primordiale dans la réussite de la thérapie

Confiance dans le soignant

Un suivi sophrologique n’est efficace que si le patient a confiance dans son thérapeute, la confiance est essentielle, elle donnera au patient l’envie de s’exercer, de s’approprier les exercices et de rendre les intentions ou suggestions plus fortes

Apprentissage

En sophrologie le patient apprend, il s’entraîne à des techniques, il apprend à gérer ses émotions, il apprend à maîtriser son mental, il s’exerce à prendre conscience de ses ressentis physiques. La sophrologie aide le patient à développer son optimisme, sa confiance en sa capacité trouver ses propres ressources… de la même manière qu’on stimulerait sa capacité à stimuler chez lui son caractère placebo-répondeur.

Conclusion

On pourrait citer les propos de Christine Cedraschi, psychologue, recueilli dans le magazine Pulsations, des Hôpitaux Universitaires de Genève en mai 2012  «Les objectifs doivent être réalistes et faire du sens pour le patient. Si on prescrit des exercices ou un régime, il faut bien expliquer pourquoi on le fait et s’assurer que cela convient au patient sinon on se prive des bénéfices de l’effet placebo […]. L’effet placebo n’est pas l’effet du vide, mais du plein, c’est-à-dire du contexte dans lequel on donne un traitement. »


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