Sophrodélène
Sophrologue à Longjumeau, Épinay sur Orge, Orsay et Paris-Saclay
Sophrologue à Longjumeau, Épinay sur Orge, Orsay et Paris-Saclay

La force du mental


Derniers beaux jours de l’automne. J’ai une très grosse envie d’aller me balader en montagne, de voir le soleil de plus haut. L’après-midi est déjà bien avancé, ça ne vaut pas le coup de monter en station.

Mon mari me dit qu’il va faire du vélo. Je ne suis pas très vélo, je trouve ça dur. Nous sommes dans la Combe de Savoie à l’est d’Albertville, ici, au milieu des vignes, à flanc de montagnes, rien n’est plat.

Il projette de monter au col du Frêne, la porte vers le massif des Bauges. Je décide de le suivre. 

Je sors de la maison, et déjà je me demande si j’ai pris la bonne décision, il y a déjà une côte – le village est sur les flancs de l’Arclusaz -  j’ai déjà le cœur qui bat et le souffle court au bout de quelques mètres. Ça promet ! Je sens la flemme m’envahir. Mon mari tarde à me rejoindre. J’hésite à redescendre les quelques mètres vers la maison à l’idée de devoir les remonter… Il est au téléphone, nous partons finalement pour 7km de montée.

La montée dans le village est rude. J’ai un vieux vélo, le vélo que j’ai eu pour mes 25 ans, à cette époque où le VTT se démocratisait, mon Rockrider me paraissait ultra moderne… mais pour monter le col du Frêne il y a mieux. Le dérailleur n’est pas réglé, je dois descendre de vélo pour passer le plus petit plateau !

Tout en haut du village, première borne, « col du Frêne 6km ». Je mouline. J’ai chaud et suis pourtant en T-shirt. J’ai soif. Je me mets un objectif, passer la prochaine borne. Motivation !

Je mouline, et je suis mon homme devant moi, qui n’a pas l’air d’être fatigué, qui ne souffle pas, mais qui roule juste devant moi… patiemment à mon rythme.

Je prends quand même le temps d’admirer les couleurs d’automne et les montagnes (Massif de Belledonne en face), la région est vraiment belle, je m’y sens bien… ces réflexions me distraient de l’effort.

J’atteins la borne de mon premier objectif : « Col du Frêne 5km ». SI j’ai fait 1km, j’ai sûrement l’énergie pour en avaler un second. Aller jusqu’à la prochaine borne devient ma motivation. On boit un coup et c’est reparti.

Je  scrute les endroits où la pente est moins raide, où je vais pouvoir changer de vitesse. Ils sont rares, très rares. Mes pensées vagabondes.

« Col d Frêne 4km », cette nouvelle borne me motive pour continuer, si j’atteins la borne suivante, j’aurais fait la moitié, et du coup, j’aurais le courage de continuer. J’y crois.

Je commence à sentir la fatigue. Mes pensées vont et viennent, je me demande si je dois rester dans l’instant présent et me concentrer sur mon guidon, ma roue, et la route ou bien me laisser aller à mes pensées. Le coup de pédale sera certainement plus efficace dans la première solution, mais je sentirai moins l’effort dans la seconde…

« Col du Frêne, 3km », génial, la moitié est faite ! Je me dis que je ne peux plus renoncer. J’ai fait une moitié, je peux bien faire l’autre. Je suis fatiguée. J’ai envie de dormir. C’est possible de fermer les yeux tout en pédalant ?... Mon mari me dit qu’il a presque froid… je crève de chaud. Il se balade, et moi je souffle comme un bœuf. J’irai jusqu'au bout. Juste pour relever le défi.

Deuxième fois qu’on se fait doubler par des cyclistes avec des beaux vélos de route tout équipés… On reconnait les habitués. Je me sens ridicule sur mon vélo des années 90, sans casque, sans gants, en touriste quoi, à deux à l’heure... Des voitures et un camion descendent à toute allure. Je regrette de n’avoir pas de casque et je m’inquiète pour la descente.

« Col du Frêne 2km », je n’en peux plus. J’ai les cuisses et les mollets contractés. Je m’arrête. J’essaie quelques étirements et quelques secousses des jambes. Je reprends mon souffle. Allez, on y retourne, je ne dois pas perdre de vue mon mari, toujours tranquille devant. Courage.

J’ai mal aux cuisses, j’ai mal aux mollets. Paraît qu’il n’y a plus de lacets, qu’on arrive bientôt, que le plus dur est fait. Oui mais moi, là, faut que je m’arrête, sinon mes muscles vont craquer. Je tente de pousser le vélo. C’est pire, j’ai encore plus mal aux mollets. Je remonte en selle. J’aperçois la borne. Motivation.

« Col du Frêne 1km », allez, j’y suis presque. Dans quelques minutes je serai au col. Je serai en montagne. Allez courage. Micro pause. Et je repars. J’entends les cloches des vaches, j’y suis presque.

Dernier virage, et nous voilà au col. Je l’ai fait ! La lumière est magnifique, une lumière dorée d’automne. Derrière moi, toute la chaîne de Belledonne, devant moi, les Bauges.

Je suis en montagne, je suis fière de mon exploit, je suis fière d’avoir remporté le défi. Un défi avec moi-même. En bas je ne pensais pas pouvoir le faire. En haut, je m’aperçois que je l’ai fait, au mental, petit à petit, à chaque borne passée.

La descente est facile et rapide, à peine 15 minutes de descente et nous voilà à la maison.

Belle sortie, belle expérience.

J’ancre en moi la motivation de cette sortie en vélo. Si je me trouve à douter, je me souviendrai des bornes kilométriques de la route du Col du Frêne.

En sophrologie, on utilise souvent un souvenir pour réactiver ou ancrer une capacité, ici la motivation. Vous avez, vous aussi, une expérience où vous avez su persévérer malgré les difficultés, vous avez su aller au bout de votre route. Réutilisez cette expérience, souvenez-vous de vos sensations, revivez-les pour vous motiver dans un prochain défi.


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